« Il manque l’Amour du frère » : une spiritualité de l’Economie de Communion

DOCUMENT DE DEBATS

L’Économie de Communion nourrie des charismes du Mouvement des Focolari, de la pensée sociale de l’Église dont la source est la spiritualité chrétienne, appelle au changement de nos comportements, comme condition nécessaire pour toute solution sociale. Il est donc incontournable de consacrer la présente note de l’Institut François Neveux à une meilleure connaissance, non pas de la spiritualité chrétienne dans son ensemble, mais de la part de cette spiritualité qui devrait contribuer à fonder une Économie de Communion et à accompagner de nouveaux styles de vie

     En effet, l’économie de communion a, historiquement, sa source au sein de la spiritualité des Focolari fondée sur le charisme de l’Unité, fruit de la communion, et sur la Pensée Sociale de l’Église Catholique qui relève de la théologie morale. Les deux interpellent nos comportements économiques sur le manque d’amour du frère, comme clé essentielle des réponses à la question sociale. Ce manque d’amour du frère, notre inattention aux pauvres, ne sont pas toujours le fruit d’une volonté délibérée. C’est le plus souvent de l’indifférence car nous sommes d’abord centrés sur nous-mêmes, sur nos proches, sur notre réussite. En termes de morale chrétienne, nous commettons un péché d’injustice par omission que nous pouvons traduire en indifférence d’un point de vue strictement anthropologique. Nous avons besoin de prendre conscience de ce défaut de comportement majeur et récurrent pour sortir de notre léthargie sociale.     

  1. Mais la tentation de gommer cette filiation spirituelle est récurrente. Or nous avons le devoir de vérité sur ce que nous sommes, tout en proposant des chemins de pratiques qui soient ouverts à tous les hommes de bonne volonté. Tristan Lecomte, entrepreneur social, fondateur de la marque Alter Eco, nous rappelle cette dimension essentielle de l’être humain. À la question du journaliste sur l’origine de ce besoin d’engagement des entrepreneurs sociaux, il répond : « Cela se ressent au plus profond de soi. C’est une vocation très forte, comme une forme de spiritualité qui nous élève et nous dépasse. Cette dimension supérieure nous pousse à lâcher-prise. On est prêt à sauter sans parachute, car on sait que ce que l’on fait est juste, vertical et centré[1]». Eh bien ! Sautons sans parachute. Osons le spirituel.

 

[1] « Les entreprises face aux enjeux sociétaux », numéro spécial de l’Express, 2016.

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